Giralia 2016 - FIGOLU

Oui ! Beaucoup de vent !

 

J’ai passé la Giraglia en 3ème position des Solos, un peu avant 20h00, et je suis parti génois et GV haute (les derniers fichiers que l’on avait pris avant le départ nous avaient indiqué que le vent serait plus modéré qu’originellement prévu (15-20 n?oeuds contre 30-35?)).

 

Le vent a commencé à dépasser 25 n?oeuds vers 21h00 ; j’ai affalé mon génois.

Rapidement après, le vent est encore monté pour atteindre constamment plus de 35 n?oeuds avec des pointes au-delà de 40 (j’ai vu 42 noe?uds à plusieurs occasions.) La mer était énorme et c’est même devenu impressionnant une fois la nuit tombée, avec des murs d’eau noire verticaux.

Sous GV haute seule, le bateau surfait presque continuellement entre 12 et 15 n?oeuds.? Le pilote tenait bien (gain 6/9) et je parvenais à aller poser régulièrement des points sur la carte.

Il y a eu quelques petites « molles » durant lesquelles le vent retombait en-dessous de 30 noe?uds pendant quelques dizaine de minutes et à chaque fois je me disais que le plus dur était passé.

Par deux fois, d’énormes masses d’eau sont venues balayer le cockpit et j’ai été éjecté du poste de barre, précipité dans les filières arrière sur tribord, retenu à bord par la sangle du harnais?

Brocéliande et Hathor, environ 1 heure derrière moi, ont signalé avoir vu des fusées de détresse.

Vers 01h15, un peu au-delà de la moitié du bord vers Gênes (au niveau de la bouée qui figure sur la carte papier et que j’avais repérée), le vent est reparti entre 37 et 40 n?oeuds.

Trempé et transi de froid, je me suis dit que j’étais incapable de faire face au moindre événement, au moindre aléa qui pourrait intervenir ; mais aussi qu’il serait utile de dormir un peu afin d’approcher la côte et l’arrivée en toute lucidité. La raison commandait de se mettre en sécurité et de lever le pied. J’ai mis mon tourmentin dans ma poche (il est tout petit !) et suis parti à l’avant pour l’envoyer ; j’ai ensuite affalé la GV. La vitesse est tombée à 6-7 noe?uds et je suis allé dormir ½ heure (un peu après 02h00).

Je suis resté comme ça jusque vers 5 heures du matin quand le vent est brutalement tombé ; j’ai alors tout renvoyé.

Ce n’est que vers 08h00 que je comprendrai que durant ces 3 heures, 4 concurrents m’ont passé? Les boules ! Mais je n’ai rien cassé quand certains sont arrivés en lambeaux (grand-voile détruite et déchirée, ORC perdu, foc dans l’étai, etc.).

C’est la première fois depuis que je régate que j’ai éprouvé le besoin de lever le pied par souci de sécurité. Sans peur, sans panique, sans appréhension? par simple souci d’assurer une sécurité minimum et de se mettre dans la situation de pouvoir faire face à un aléa bénin (ce qui n’était assurément pas le cas jusqu’à 02h00).

Une bonne expérience !

 

Michel

Date de dernière mise à jour : 2016-06-24