Samedi matin, c’est sous une mer d’huile et un soleil radieux que s’annonce le week-end de la 10ème coupe de l’Union, en mode convivial. AU menu, parcours chrono le samedi, soirée provençale, vire-vire le dimanche. L’atmosphère est détendue, les skippers attendent le bon moment pour sortir faire leur Chrono du Samedi. Certains choisissent de sortir vers midi, d’autres plus tard vers 17h, périodes de « vent » qui devrait dépasser les 5 nœuds. Le parcours : départ entre la 1ère bouée du parc (Port-Miou) et la bouée sécurité du bord, près de la calanque, bouée « Cacau » bâbord, soubeyrane nord, retour sur la ligne du départ. De nombreux équipages sont présents, les traditionnels (Keep-Cool Ohana Novae Neptune Epicure Sirius Marius…), les habitués (Rantanplan, wapiti, Serenita… ) mais aussi d’autres voiliers qui ne régatent pas d’habitude, inclus mon fidèle Lenado, un Lotus, « Petit Loup » un joli Daimio du même architecte (CNSO, françois sergent), Elops un trident 80, Arnik, un Aloa 27 etc... ah oui, on note San un centurion 32.
Le vent n’est pas franchement coopératif, de rien à 5 nœuds, parfois des rafales au-dessus. La direction… eh bien ça dépend, on dira majoritairement sud-ouest mais près de Cacau ça change à l’ouest, enfin je sais pas, j’y comprends plus rien. Malgré tout, les chronos sont assez raisonnables. Les meilleurs passent en dessous des 60 minutes. BRUTUS, le nouveau bateau de l’école de voile est le plus rapide en réalisant le parcours en 55’ ; mais c’est SAN qui arrive en tête en temps compensé ! Personnellement, je suis sorti vers midi et à 15h j’ai abandonné. Mon excuse : Je dois aller chercher la tapenade et les croûtons…
Eh oui ! Soirée Provençale en perspective. Vers 18h tout le monde s’affaire à préparer le repas avec Coco notre traiteur préférée, et Michel. On coupe les légumes, l’ail, les olives, les anchois, les tomates séchées. Salade de tomates puis pâtes à l’ail, fromage et fruits en perspective. Nous avons même deux recettes de pâtes à l’ail différentes un régal pour chacun. Pour l’apéro, en plus du traditionnel jaune local, nous avons droit au Champagne ! Nous célébrons l’arrivée de Brutus, le nouveau membre de la flottille du club, un A35 magnifique que nous sommes allés chercher en Italie. En accompagnement ; tapenade noire ou verte, gressins et croûtons. La bonne humeur s’installe, ça parle de régates, de grand large en solitaire, des croisières de l’été et du meilleur endroit pour faire son carénage. Les volontaires de la SNSM sont là avec leur navire orange imposant. Ils nous font une démonstration de certains éléments de sécurité. Feux à main, Survie. Le Club profite de l’occasion pour leur faire une généreuse donation. C’est quand même bon de les savoir pas trop loin nos sauveteurs. La soirée continuera dans la bonne humeur, le repas est excellent et les visages radieux.
Dimanche matin. 11h debriefing du comité au local CNPM. Il y a du monde sur le ponton, mais le vent se fait timide. Après mûre réflexion il est décidé du parcours et le départ aura lieu vers 12h30 « pour les bateaux les plus lents… pardon les moins… enfin pour compenser les handicaps » relatifs à leur modèle. Le temps est beau, une légère brise de sud-ouest. Midi 30 tout le monde est sur le plan d’eau. Le départ se fera entre la bouée à marque spéciale du Corton et celle de la Grande plage. Direction Cacau bâbord, puis Soubeyranes nord bâbord, retour à la bouée Corton bâbord, Cacau bâbord et arrivée entre les 2 bouées du départ.
Le départ se fait au près bâbord amure, au compte-goutte, chacun son handicap. Petit loup et Lenado en premier. C’est ma première régate en solo, je me prends pour Moitessier. Négociant à merveille mon départ, je franchis la ligne 1 minute… en retard. Très vite, les derniers partis reprennent les premiers (moi en l’occurrence). Figolo trace sa route comme un bolide. Le passage de Cacau se fait sans encombre pour certains, avec plus de difficultés pour les autres (toujours moi). En plus de la densité de voiliers (nous sommes 25), les paddles, kayaks et vedettes de visite des calanques rendent le parcours encore plus intéressant. Devant Cacau le vent passe du sud-ouest à sud, juste à quelques mètres de la bouée vers les rochers. Ajouté aux vagues que font les vedettes, la présence de paddles, rend difficile les virements de bord (bon, surtout pour moi). Ombre blanche survole le plan d’eau, les voiliers se frôlent, tandis que je m’y prends à 3 fois… Direction les falaises Soubeyranes en vent arrière, grand largue tribord. On sort les Spi (sauf moi). Commence alors une lente procession qui s’étale encore plus au passage de la bouée sous canaille. Au ralenti, les navires toujours au spi empannent, bâbord amure vers cassis. Au passage de la bouée devant la plage, le vent forcit légèrement, retour au près, toujours bâbord amure. On a bien 8 nœuds en rafale, fada ! Les premiers sont déjà arrivés, les derniers passent juste la bouée Soubeyrane (toujours moi). Le dernier passage, entre Cacau et Cassis se fait à nouveau sous spi, cette fois tribord amure. Figolo arrive en tête, suivi de Sam, le centurion. Certains passent entre les énormes yachts, ce qui fait un très joli spectacle. Le temps que j’arrive à Cacau, il ne reste que trois voiliers. Il n’y a plus de vent, s’ensuit une interminable épopée pour moi dans la molle. Cette fois, Moitessier est de retour, me voilà dans le pacifique, 3 jours de molle, en plein cagnard. Je ne lâcherai rien, à moi Tahiti ! Bon j’ai mis une heure à redescendre sur la ligne d’arrivée mais qu’est-ce que c’est beau ! Je finis dernier mais je n’ai pas abandonné ! Au port, à mon étonnement, personne ne note l’exploit hors du commun que je viens d’accomplir. Nous avons toutefois une surprise : au classement général du weekend, San est premier ! Félicitations !!
Une superbe vire-vire, Un week-end de rêve. Merci tout le monde pour votre bonne humeur !
Pierre-Pascal sur Lenado