CDELU24

Coupe de l'UNION 2024

Coupe de l’Union, la 11e

Samedi, la tête qui tourne

Le chrono du samedi s’est déroulé sous mistral force 5, forcissant plus on s’éloignait des côtes, et irrégulier avec des rafales puissantes (je dirais 25 nœuds mais je suis impressionnable).  

Départ entre la bouée de la calanque et la marque des 300m, direction cassis, laisse la marque de l’anse du Corton sur tribord et prendre vers la Soubeyrane tribord puis reprise de la ligne du départ.

La ligne était ouverte de 11h à 18h, chacun partant quand bon lui semble, mesurant son propre temps, autant de tours possibles (la plupart en ayant fait 2). D’après les conversations du ponton, ceux du matin ont bénéficié d’un vent clément, fort et ont eu peu de changements de bord à exécuter. On compte des performances dans les 30 minutes. Je ne parlerais que de l’après-midi que j’ai expérimenté en solo sur Lénado (lotus de 27 pieds). L’après midi, le vent s’est décidé de faire des tours au niveau de l’entrée de la calanque, ce qui en a surpris plus d’un. Départ au vent de travers bâbord amure, prise de la marque de Corton sur bâbord en vent arrière, empannage(s) au pied de canaille, grand largue tribord pour laisser la Soubeyrane sur bâbord et remonter le vent. Ici la stratégie a consisté à décider s’il fallait aller vers le port de cassis au pré bâbord amure ou attendre en tribord amure, direction En Vau. Beaucoup se sont retrouvés perdus au niveau de la marque de Port-Miou et Cacau, le vent refusant au fur et à mesure que l’on s’approchait de la ligne d’arrivée, et de fortes rafales adonnantes pour faciliter le trajet. On compte des performances plus longues allant de 45 minutes à 1h15.

La vire-vire de compétition.

Tout paraissait calme à l’entrée des calanques. Tout le monde était de sortie, la douceur de Septembre était revenue, nous allions nous réapproprier notre plan d’eau après ces semaines de tempêtes et de pluies. Sauf que… Éole nous cachait bien son jeu. Comme toujours par Mistral/Nord ouest, le plan d’eau était à peine agité près de la calanque, le vent forcissant alors que l’on s’éloignait des côtes.

La course : départ entre la marque de Port-Miou et la bouée des 300m, mais dans la direction Cassis-Port-Miou . Direction la bouée de Cacau à laisser sur bâbord, direction Sormiou, vent de face, laisser la bouée sur bâbord, retour pour finir au portant et arriver entre la marque du port de Cassis et celle de l’anse de Corton.

Les départs sont annoncés en décalé selon les classes des voiliers. Sur la ligne de départ, le peu de vent s’amusait à tourner. Sur Novaé, nous devons gérer notre devoir de bateau comité et, dans la confusion, nous franchissons le départ avec pas mal de retard. Passée la bouée de Cacau, ça se corse : nous faisons face à un vent fort provenant du chenal de l’archipel de Riou, avec de fortes rafales. Plus nous avançons, plus le vent forcit, faisant comme des lignes obscurcies nous barrant la route. La mer est presque noire et recouverte d’écume. J’imagine que les 25 nœuds sont bien dépassés. Pour une vire-vire, ça ressemble à une régate d’hiver bien engagée ! Pourtant l’escadrille est là, à fond, prête à en découdre avec Éole. Certains partent au tas, se redressant avec courage, pour mieux avancer face au vent. Comme d’habitude, deux stratégies se décident : prendre le large vers Riou pour virer le plus tard possible sur Sormiou ou se faufiler près des calanques. Pour nous, cette dernière stratégie s’est montrée astucieuse : le vent adonnant nous a bien favorisés. A l’abri de la houle, nous avons pu rattraper notre retard. Le passage à Sormiou, sous les rafales, était digne de régates de compétition nationale. Ne lâchant rien, les concurrents sont passés très près les uns des autres.

Enfin, le retour au portant était tout aussi sportif, certains partant au lof, d’autres osant sortir le spi. Finalement, l’arrivée se fera sous un vent faible, de travers.

Ce fut une superbe régate, un plaisir de voir tant de voiliers dans nos Calanques.

Pierre-Pascal Lenck Santini

Date de dernière mise à jour : 2024-09-16